Parcours d’expo

Quelquefois la vie nous joue des tours… Nos racines qui prennent leur force dans notre histoire au rythmedes générations sont coupées et laissent un vide. Une part de moi reste en suspens. Elle teinte aujourd’hui ma photographie…des images en noir et blanc, dont le flou parfois en est l’écho. Enfant abandonné. Fils de personne… Comment se construire alors ? Telle était la réalité de cet homme, Giuseppe, mon grand-père. Un être de silence, un cœur refermé sur une blessure jamais vraiment cicatrisée. La colère alors remplace les racines et devient le moteur de la force…l’abandon et la pauvreté en sont le carburant. Est ce dans cette colère que Giuseppe a trouvé la force d’immigrer ? De retourner au village pour épouser Carmella avant de refermer définitivement la porte sur son pays d’origine ? Sans doute est ce dans l’amour de Giuseppe que Carmella a trouvé le courage de quitter ses propres racines… J’ai compris dans les non-dits de mes grands-parents que l’immigration parle de la détresse de ceux qui partent. A Zeri, où mes pas m’ont mené, j’ai perçu combien est oubliée la peine de ceux qui restent et voient s’éloigner enfants, frères et sœurs. Dans leur inconscient et à travers leur attente, de génération en génération, vivent les ombres de ceux qui sont partis. Ici…là bas… Le sentiment intérieur reste le même…